Malgré vos regrets que je partage, le mouvement CoBrA ne fait pas référence à une figure de break dance imitant la reptation à laquelle furent condamnés par Dieu (assez injustement) les cobras à monocles, les boas de l’île Ronde, les anacondas à taches sombres ou encore notre vipère commune.

Non, le mouvement CoBrA est un courant de peinture dont le nom est l’acronyme de Copenhague, Bruxelles, Amsterdam, villes d’où étaient originaires les principaux fondateurs de ce mouvement expérimental après la deuxième guerre mondiale. Alors que le marché de l’art était dominé par l’expressionnisme abstrait américain, le mouvement CoBrA avait pour principal objectif de résoudre le différend historique entre figuration et abstraction et surtout de se dégager de tout diktat hérité des formes « anciennes ».

A cela, les artistes du mouvement CoBrA répondirent par une abstraction dominée par une liberté créatrice pleine de force et de spontanéité qui puise volontiers son inspiration dans les arts naïfs, bruts mais aussi dans les arts dit « primitifs » chers à André Breton, liberté et force que l’on retrouve souvent chez Basquiat.

Bien que le mouvement CoBrA n’ait officiellement duré qu’un peu plus d’un an (de 1948 à 1949), son influence a été radicale pour nombre d’artistes et certains comme Pierre Alechinsky et Karel Appel s’en revendiquent encore bien que le geste propre à CoBrA ait parfois évolué avec le temps.

Mais foin de discours intellectualisants : la forme et la manière du mouvement CoBrA se voulaient accessibles à tous : je vous propose d’admirer les toiles d’Alechinsky, Karel Appel, Jean-Michel Atlan et Jacques Doucet.

Une belle citation de Karel Appel vous guidera dans votre (éventuelle) découverte de ce mouvement pictural : « (u)n tableau n’est plus une construction de couleurs et de traits, mais un animal, une nuit, un cri, un être humain, il forme un tout indivisible. »

J’espère que vous serez sensibles à la liberté et la force que dégagent leurs œuvres.

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