LE CONDAMNE A MORT (JEAN GENET)

Photo de Jean Genet

L’un des plus beaux poème de la langue française par Jean Genet

Photo de Jean Genet
Jean Genet

Jean Genet “aurait composé ce long poème en réaction à un prix obtenu par un autre prisonnier, pour un poème qu’il jugeait facile et conventionnel. Il écrit alors Le Condamné à mort, qu’il dédie à un jeune assassin, Maurice Pilorge, guillotiné le 4 février 1939 à Rennes, (le 17 mars dans le poème) personnage qui le fascine et qui est l’objet de fantasmes décrits dans le poème. Genet y développe les thèmes de l’amour entre prisonniers, de la fascination pour le beau voyou, du peu de valeur de la vie pour un être d’exception qu’est, selon lui, Pilorge, et de l’homosexualité“. (source : Wikipedia).

Voici l’extrait tel que chanté par Mouloudji, Jeanne Moreau ou Etienne Daho

Sur mon cou sans armure et sans haine, mon cou
Que ma main plus légère et grave qu’une veuve
Effleure sous mon col, sans que ton cœur s’émeuve,
Laisse tes dents poser leur sourire de loup.

Ô viens mon beau soleil, ô viens ma nuit d’Espagne
Arrive dans mes yeux qui seront morts demain.
Arrive, ouvre ma porte, apporte-moi ta main
Mène-moi loin d’ici battre notre campagne.

Le ciel peut s’éveiller, les étoiles fleurir,
Ni les fleurs soupirer, et des près l’herbe noire
Accueillir la rosée où le matin va boire,

Le clocher peut sonner : moi seul je vais mourir.

Ô viens mon ciel de rose, ô ma corbeille blonde !
Visite dans sa nuit ton condamné à mort.
Arrache-toi la chair, tue, escalade, mords,
Mais viens ! Pose ta joue contre ma tête ronde.

Nous n’avions pas fini de nous parler d’amour.
Nous n’avions pas fini de fumer nos gitanes.
On peut se demander pourquoi les Cours condamnent
Un assassin si beau qu’il fait pâlir le jour.

Amour viens sur ma bouche ! Amour ouvre tes portes !
Traverse les couloirs, descends, marche léger,
Vole dans l’escalier plus souple qu’un berger,
Plus soutenu par l’air qu’un vol de feuilles mortes.

Ô traverse les murs, s’il le faut marche au bord
Des toits, des océans, couvre-toi de lumière,
Use de la menace, use de la prière,
Mais viens, ô ma frégate, une heure avant ma mort
“.

Pour le poème complet, cliquez ici.

Pour la magnifique version chantée par Etienne Daho, pleine de sensibilité et d’émotion, cliquez ici.

Blog at WordPress.com.